Pour l’amour de la faune et de la flore
Marylie Dion est designer en permaculture pour Écomestible depuis quatre ans, mais elle exerce le métier depuis 17 ans déjà. Grâce à sa formation de design en permaculture, ses nombreuses années à travailler pour un paysagiste ainsi qu’au sein de sa propre entreprise et son mode de vie qui tend vers l’autosuffisance (consultez son projet ici), Marylie était la personne tout indiquée pour travailler sur le projet d’aménagement paysager de Maison Melba. Son mandat? «Créer une expérience visuelle dans le respect de la nature», résume-t-elle. Entrevue.
Quelle est la mission d’Écomestible?
Écomestible conçoit des projets d’aménagements paysagers commerciaux et résidentiels alliant art et design, réalise des designs de fermes et de milieux de vie écologiques et innovants et élabore des stratégies pour favoriser la biodiversité, et ce, majoritairement en Estrie, un peu partout au Québec, ainsi qu’en Europe.
Pour ma part, je travaille au volet «permaculture», avec lequel on aide les propriétaires à créer chez eux un aménagement paysager écologique, comestible et esthétique. Le but est de répondre aux besoins et aux objectifs des propriétaires tout en respectant ce que leur site possède en matière de possibilités et de contraintes.
Il faut savoir qu’on ne fait pas de réalisation chez Écomestible; on collabore avec d’autres professionnels sur ce plan-là.
Quelles étaient les prémisses du projet pour Maison Melba?
Lorsqu’on se lance dans un nouveau projet, on doit tout d’abord analyser les besoins et les objectifs du client.
Pour Maison Melba, on s’est enligné sur une petite production d’herbes et de fruits ainsi que sur des arrangements végétaux qui invitent les gens jusqu’à la maison. Le tout a été pensé comme une expérience visuelle. L’objectif était de créer quelque chose qui respecte la nature, et qui stimule la biodiversité.
Quels étaient les défis de ce projet?
Le sol était notre plus grand défi. C’était du concassé (des roches) partout. Il n’y avait rien qui poussait là. On a donc dû réfléchir à la façon dont on pourrait aider la nature à regagner du terrain.
Qu’est-ce qui a été proposé?
En ce qui concerne les plantes comestibles, j’ai sélectionné des vivaces, des arbres et des arbustes polyvalents. On a mis beaucoup de plantes aromatiques, comme de l’échinacée, de la sauge, du thym, de la mélisse et de l’agastache, pour ne nommer que celles-ci.
Ces plantes ont comme fonction d’attirer les oiseaux et les pollinisateurs et sont utilisées fréquemment en cuisine.
En façade, on a mis des semences indigènes pour créer un pré fleuri. On laisse la nature faire; cet espace nécessite peu d’entretien et aura un impact positif pour créer un sol vivant et pour l’équilibre du projet d’aménagement dans son ensemble. L’effet fleuri est particulièrement joli.
Finalement, on a créé un jardin d’oiseaux, c’est-à-dire un endroit rempli de fleurs et de fruits qui les attirent, afin de pouvoir les observer. On a planté des bleuets, du cèdre, du fusain, des framboisiers, et plusieurs autres variétés.
Quel entretien sera nécessaire pour ces nouveaux végétaux?
On laisse la nature s’exprimer et il ne faut pas être trop pressés. On estime quand même que pour les deux ou trois premières années, il faudra environ cinq heures de travail par semaine sur le terrain. Il faut surtout faire attention aux mauvaises herbes qui peuvent tuer ces nouvelles plantes.
On continuera de venir visiter Maison Melba afin d’orienter le développement et l’entretien du nouveau jardin!